Fin août. Les mûres sauvages se coagulent aux ronces.
Nous suivions les voies brulantes d’été jusqu’au zénith
en quête d’une soif pas d’une réponse.
Et nous avons atteint la fuite.
Le chemin d’été s’effile.
Une sente d’automne accueille nos pas.
Et nous cueillons les baies sanglantes,
portons aux lèvres desséchées le maigre repas
La pulpe gicle, astringente.
Au bout du chemin nous récoltons l’errance,
le bourdonnement aux tempes et des ampoules,
quelques pelotes de souvenirs à tricoter des pulls
et des écharpes pendant l’hiver,
et un criquet juché dans le bonnet.
Dans nos deux solitudes enchevêtrées
s’immiscent des épis de blé
et le pollen des boutons d’or
saupoudre nos sandales. Mais nous marchons encore.
Enfin, le continent s’arrête au bout de la falaise,
quelques îlots s’élancent et disparaissent
dans une nue épaisse
où seuls nos rêves naviguent sous les voiles.
Une sphère géante mouille à l’horizon,
et dans la brume s’embrasent les étoiles.